Une femme inspirée

pour un homme d'exception

le message de Jacqueline Tabarly

 

Message transmis par Jacqueline Tabarly, lors de la cérémonie en hommage à son mari Eric Tabarly, tenue le 21 juin 1998, à l'école navale de Lanveoc Poulmic, en rade de Brest, en présence du président de la République française et de cinq ministres, dont Louis le Pensec, qui avait été le premier ministre de la Mer au début de l'ére mitterrandienne...

Face à l'océan, sous l'oeil du soleil, le matin du solstice d'été, à la pointe de l'Europe.

Il n'est pas courant, ici, que les femmes prennent la parole. Je ne voulais pas m'exprimer mais il me pousse aux épaules. Je serai donc la voix de mon mari pour vous transmettre deux messages.

D'abord, la mer n'est pas méchante, la mer l'a pris, elle ne l'a pas volé. Elle n'a été que le moyen pour lui de revenir dans la maison du Père. Elle est la matrice dans laquelle il est retourné. Et vous ne retrouverez pas son corps. La mer n'est pas méchante, elle est source de vie.

Mon mari aimait beaucoup, passionnément, la France, la mer et les bateaux. Il était très fier d'avoir servi la France, la mer et les bateaux dans cette arme qu'est la marine et qui représentait sa deuxième famille. Mais parce qu'il aimait la France, la mer et les bateaux, mon mari regrettait certaines choses. Il me disait souvent qu'il n'aimait pas que les Français ne voient en la mer que des plages pour s'amuser et du poisson à manger. Et aussi, des bateaux pour s'amuser. Ça n'est pas ça, la mer, me disait-il. La mer peut être source de vie, de puissance, de force et d'alliance entre les hommes. La France n'a jamais été aussi grande que lorsque ses bateaux de guerre comme de commerce allaient sur l'eau pour son plus grand rayonnement. Mais il y a de cela très longtemps. Et depuis trop longtemps, nos gouvernants, quels qu'ils soient, ont tourné le dos à la mer. Les Français sont des terriens. Et pourtant, ils ont des côtes, ils ont des bateaux.

Comme il était également un Européen convaincu, il disait : la France a un rôle à jouer dans l'Europe. " Et elle peut, avec les autres pays, faire l'Europe en mettant au service de cette Europe ses canots et ses marines. Vous qui l'avez cru, qui l'avez suivi., vous qui saviez que sa parole était d'or, parce qu'il ne s'est jamais dédit, qu'il n'a jamais menti, qu'il a toujours été l'homme que vous croyiez qu'il est et il le demeurera toujours, écoutez ce qu'il vous disait.

Il aimait la France, il aimait la mer, il aimait ce lien qu'était le bateau entre la France, la mer et les hommes.

Je ne sais pas bien parler et vous transmettre ceci. La France, pour lui, avait un rôle à jouer dans le monde à venir et ceci par la mer et par la marine.

J'ai parlé pour lui, ici, haut et clair


Jacqueline Tabarly

Messages

 Bonjour,

Merci d'avoir mis le texte de Jacqueline Tabarly, sur ton site.

doumi01@infonie.fr

@+ Bye

Dominique

A propos de Tabarly

 

Vent du soir,

Embruns salés,

Vague sans cesse éclatée, mais qui se reconstruit toujours et encore,

inlassablement,

Pierres levées, tiédies de soleil, giflées de vent, éclaboussées de mer

ou couronnées d'étoiles,

Vous m'en avez tant dit durant ces quelques soirs,

Que jamais, plus jamais je ne verrai la mer, sans penser qu'il y a

peut-être quelque part,

 

Un marin qui se meurt,

Un bateau qui le perd.

 

André-Paul, le 14 juin 1998, à Lesconil.

andre-paul.pascaud@wanadoo.fr

 Date: Tue, 16 Jun 1998 18:35:20 -0700

 

Quand l'un d'entre eux manquait a bord...

 

...oui mais jamais, au grand jamais

son trou dans l'eau ne se refermait

cent ans après coquin de sort il manquait encore.

 

Bon Vent Pépé.

 

Voila quelques vers de Brassens pour l'accompagner pour la grande traversée.

Andre LE MELLIONNEC