Témoignage sur la ChronoDynamie®

par Emmanuelle Kissel



Longtemps j’ai cru que j’étais marginale, atypique, voire anormale par le simple fait que je ne parvenais ni à me lever, ni à “tenir” le matin. Ce décalage flagrant provoquait sur mon entourage une multitude de réactions : la gêne, la colère, le mépris, les railleries, rien ne me fut épargné en 30 ans.
Ce n’était pas toujours des mots : flemmarde, fainéante, “inambitieuse”, c’était aussi des attitudes : ma mère passait l’aspirateur près de ma chambre vers 9h30 afin d’encourager mon réveil ; quand enfin j’apparaissais au petit déjeuner, elle disait : “ah ! l’aurore“.
Mais cela est encore honorable ! Un matin d’été, chez des cousins, je fus tout bonnement éjectée de mon lit parce que “enfin, le temps est magnifique, tu dois en profiter ”!
En plus des reproches, j’eus droit aux conseils (étant donné ma pathologie) : ”si tu veux te lever tôt, tu dois te coucher tôt “ ,
Le monde appartient à ceux qui se lève tôt” .
Et que reste-t-il aux “lève-tard” ? Certainement des miettes, des déchets ou des centimes.
A force, je m’étais fait une raison et j’en tirais même une leçon de philosophie : “pourquoi vouloir posséder le monde ?”. Je décidais péniblement d’assumer mon originalité sans en comprendre réellement la cause ni les conséquences.
Ma scolarité m’apparut soporifique, pour la moitié tout au moins, je n’ai même aucun souvenir de mes cours matinaux excepté du chahutage, du bavardage, enfin, vraisemblablement tout ce qui me permettait de rester éveillée !!! Je suis presque certaine aujourd’hui que mes prétendues difficultés dans les matières scientifiques sont dues au fait qu’elles étaient prodiguées en matinée ! Eh oui, le monde appartient aux scientifiques qui se lèvent tôt !

A l’époque de ma scolarité, j’étais envieuse et admirative de ces personnes qui savaient “se dépasser chaque jour”, pensais-je. Je les considérais comme des surhommes, courageux, téméraires, ambitieux, volontaires, je n’imaginais pas, pour alors, que certains ne peuvent faire autrement que de quitter leur lit tôt le matin tant ils ont d’énergie à ce moment précis.
Mais comment pouvais-je l’imaginer ou même l’apprendre étant donné la pauvreté des connaissances sur le sujet ! En effet, jamais je ne vis d’ouvrages traitant des rythmes humains, à part quelques idées vagues comme : “le sommeil de minuit est plus réparateur” ou “il existe différente types de siestes ; 20 mn suffisent pour récupérer”, des généralités qui ne me correspondaient en rien ! Comment concevoir que tous les hommes, si variés, ont le même rythme et de surcroît celui du soleil ? Et comment concevoir que les habitants d’un même fuseau horaire soient tous “calés” sur le même rythme ? Autant de questions sans le moindre écho et toujours ce manque de forme le matin ! J’entendais bien ça et là: “je suis plutôt du soir”; ” moi le matin, je ne peux pas rester au lit”. Mais toujours aucune explication et un flou artistique digne de ce nom !

Mais un soir de janvier de l’an 2000, mon compagnon prit un chemin de campagne en me disant : “je vais te présenter quelqu’un dont l’invention va te séduire”. Il ne croyait pas si bien dire...
Peu de temps après je la rencontrai, une ravissante quinquagénaire souriante et pétillante de vie, elle m’expliqua la chronodynamie et tout de suite je compris que cette rencontre allait transformer ma vie et qu’enfin j’allais obtenir des réponses ...

Je lui demandais mes C/D® jour, semaine et année et immédiatement Marie-Hélène me dit : "Vous devez avoir du mal à vous lever le matin !.

Avec jubilation et soulagement, je pus constater que ma courbe est au plus bas le matin mais que pour le reste de la journée, elle constitue une courbe de travailleur de fond ! Ces révélations modifièrent mon comportement au quotidien ainsi que le sentiment de moi-même. Je n’étais subitement plus la rêveuse, lymphatique, déconnectée de La Réalité ! J’étais un être particulier, doté d’un rythme personnel, d’une musique unique avec son propre tempo. Tout ce qu’il me restait à faire, c’était de suivre ce rythme, mon rythme, et d’accepter qu’il puisse être différent du temps social. Accepter le fait que chaque jour, mon soleil ne se lève pas forcément à la même heure que le soleil ! Je mettais enfin un pied dans le 3ème millénaire, pas le millénaire des start-up, de la mégalomanie, du fric à tout prix, du “après-moi le déluge”, mais celui qui tient compte de la personne comme incarnant une vibration particulière, une manière, “a touch”, une mélodie auquel on devrait toujours prêter une attention et une intention véritables. Et ceci n’est pas du narcissisme mais du respect de soi, des autres et de cette terre qui nous donne tant et à qui l’on prend tellement. Enfin, je dis “on”, cela ne retranscrit pas la réalité : car tous les Hommes ne sont pas destructeurs, avides de pouvoir, courant après une chimérique satisfaction, celle provoquée par ”l’avoir” (qui rime avec noir et désespoir entre nous soit dit). Tous les hommes ne sont pas des victimes de la division du travail, de la spécialisation, de l’hyper médicalisation, des clivages sociaux phénoménaux !
Heureusement, il existe aussi des personnes qui réfléchissent, qui méditent et qui agissent dans le seul souci de progresser et de faire progresser l’espèce humaine. Ces personnes existent et je leur rends grâce car elles donnent envie de vivre et d’espérer.
C’est cela que m’inspire la chronodynamie, un grand espoir qui provoque en moi une attitude plus respectueuse et plus en harmonie avec “l’ensemble”. C’est une écoute fine de la vie, en somme, un soin particulier à sa personne et, du coup, un meilleur emploi de soi. La rencontre avec le temps et avec son propre rythme, c’est comme ce désir de préserver ce monde et de ne plus tant s’éloigner de sa nature véritable.
La chronodynamie nous dit que notre rythme est personnel et unique, cela prouve que nous avons tous et chacun des caractéristiques particulières et par là-même un chemin unique.
Alors qu’attendons-nous pour écouter notre musique, suivre notre rythme et créer ainsi la plus juste des mélodies ?
Nous sommes à la fois la mer, le navire et le navigateur. Comme la mer, nous vivons des hauts et des bas, la C/DR® nous permet d’observer sur papier les horaires de cette marée. Comme le navire nous rencontrons des ennuis techniques, la C/D® nous aide à repérer les pannes ainsi que les moments pour s’en charger. Comme le navigateur nous devons nous organiser pour gérer le maximum d’impératifs, la C/D® nous offre une optimisation du temps inégalée et inégalable.

Je me suis fait un vrai cadeau en m’offrant mon rythme. La C/D® est une invention précieuse au quotidien, qui me rend l’existence plus simple, en donnant à chaque instant qui passe sa vraie valeur.

Merci Marie-Hélène de rendre au temps ses lettres de noblesse.

Emmanuelle Kissel

Kerantorrec 02 avril 2001